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LIVRE I

Chapitre I

L'Arc Chez les Peuples d'Antiquité
Part 1 de 7

Ce serait presque entreprendre l'histoire de tous les peuples de l'antiquité que de vouloir relater siècle par siècle le rôle que l'arc a joué dans l'existence de chacun d'eux; aussi, ne mettrons-nous sous les yeux du lecteur que de simples renseignements nous paraissant dignes d'être connus des amateurs d'archerie.

Le bois fut naturellement la principale matière dont les arcs furent construits de tous temps.

Les qualités de roideur et à la fois d'élasticité de l'if semblent l'avoir fait en particulier préférer à tout autre.

Indépendamment du renseignement fourni par Virgile (Georg., 1. II, v. 448) à ce sujet: Ituræos taxi torquentur in arcus — les ifs sont courbés en arcs d'Iturée, — il y a lieu de noter que le mot toxon, qui chez les Grecs signifiait arc, était parfois employé par eux pour désigner l'if.

Les nations qui avaient de la difficulté à se procurer de ce bois employaient également le cormier, l'ormeau, l'érable ou tout autre possédant, à des degrés différents, les qualités requises.

Dès l'époque la plus reculée, la corne entra dans la construction des arcs, mais il serait difficile de préciser de quelle façon et dans quelles proportions. Dans l'Iliade[1], Homère, parlant de Pandarus fils de Lycaon, décrit son arc dans les termes suivants : « Soudain il s'empara de son arc brillant fait avec les cornes d'une chèvre sauvage.

Dans l'Odyssée, le poète nous montre Ulysse retournant son arc en tons sens et « examinant avec soin si les vers, pendant son absence, n'en ont pas piqué la corne [2] ».

On ne doit pas conclure de ces citations que les branches de l'un et l'autre de ces arcs étaient formées par deux cornes. Quelques figures antiques nous montrent des exemples d'arcs faits, à n'en pas douter, avec des cornes d'animaux réunies par une poignée, et Sophocle pour distinguer certains tireurs à l'arc les désigne sous le nom de kéroulkos, qui se traduit littéralement par « qui tire un arc de corne[3] ». Mais il ne s'ensuit pas qu'une arme faite en entier de cette matière fût, chose commune, et si tel était l'arc de Pandarus, le texte d'Homère ne spécifie pas qu'il en fût de même de l'arc d'Ulysse, car « la corne » susceptible de « se piquer aux vers » pouvait être celle des coches ou celle qui, peut-être, doublait l'arc.

Les cordes d'arc étaient faites de soie ou formées à l'aide de plantes textiles, de nerfs ou de boyaux d'animaux et parfois de crins de cheval.

Dans quelques circonstances critiques, où tous ceséléments vinrent à faire défaut, on utilisa même la chevelure des femmes : on vit en effet ces dernières, à certaine défense du Capitole, se décider volontairement à un pareil sacrifice pour fournir les cordes d'arcs et même les cordages des machines de guerre qui manquaient[4].