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Avant-Propos
Part 2 de 5

Sans aborder l'étude de cette question, pleine d'intérêt, car elle peut être fertile en enseignements de toutes sortes, nous nous bornerons à dire que l'Archerie française doit son salut à une institution essentiellement populaire et nationale dont l'origine se perd dans la nuit des temps et que l'on nomme la "Chevalerie de l'arc". C'est grâce aux bases robustes sur lesquelles celle-ci était établie, aux sentiments de fraternité, de solidarité et en même temps au respect des principes de discipline transmis de siècle en siècle a tous ses adeptes, que nos Archers ont subsisté en dépit des périodes d'épreuves qu'ils ont traversées.

Les traditions d'urbanité, de bienséance et de bonne camara-derie conservées si jalousement par nos Chevaliers modernes et qui leur font tant d'honneur sont encore dues à l'observation stricte des principaux articles des vieux règlements de la Chevalerie.

L'avenir seul pourra nous apprendre si le tir à l'arc en Angleterre n'a pas perdu, au point de vue des chances qui lui restent d'être encore longtemps pratiqué, à être complètement délaissé par les classes du peuple et à devenir un de ces jeux auxquels la mode daigne sourire, mais qui restent exclusivement subordonnés à ses caprices.

Sans vouloir insinuer par là que les jours de l'Archerie anglaise soient comptés, il y a lieu d'envisager que le nombre de ses amateurs est relativement restreint et que le monde dans lequel ils se recrutent est, comme en tout autre pays, de nature essentiellement accessible à la tentation de varier ses plaisirs et de brûler le lendemain ce qu'il adorait la veille.

La situation du tir à l'arc en France nous semble sous ce rapport établie plus sûrement et de façon plus durable. Que la mode adopte chez nous et abandonne successivement cet exercice, il n'en restera pas moins, comme il l'a toujours été, le passe-temps favori de la classe agricole et ouvrière d'une partie de nos provinces, et la Chevalerie de l'Arc, on peut lespérer, assurera toujours sa conservation.[1]

Quoi qu'il en soit, l'intérêt que les hautes classes en Angleterre ont, de longue date, porté à l'arc a eu entre autres avantages celui de provoquer dans ce pays, à différentes époques, la publication de nombreux ouvrages sur l'Archerie et tout ce qui s'y rattache.

Le premier connu est le Toxophilus de Roger Ascham qui fut imprimé vers 1545. Depuis lors plusieurs furent publiés sur le même sujet et quantité d'amateurs, désireux de contribuer à entretenir parmi leurs compatriotes le culte et la pratique d'un art dans lequel leurs ancêtres étaient passés maîtres, tinrent à honneur de faire profiter le public du résultat de leurs observa-tions et des conseils de leur expérience.

Le lecteur curieux de connaître la liste des publications de cette sorte parues en Angleterre depuis 1545 et aux États-Unis depuis un siècle, consultera avec profit l'intéressante bibliographie que le colonel Walrond a placée à la fin du volume imprimé à Londres, en 1894, sous le titre Archery. Ce livre est le dernier paru sur cette matière : nous aurons trop souvent l'occasion de le citer dans le cours du présent travail pour qu'il soit nécessaire d'en faire dès maintenant l'éloge qu'il mérite. [2]