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L'Arc Chez les Peuples d'Antiquité
Part 2 de 7

Quant aux flèches, toutes les essences de bois connues servaient à leur confection.

Virgile désigne d'ordinaire la flèche (en latin: sagitta) par arundo qui signifie roseau; le roseau, en effet, était le plus souvent employé à cet usage. Il en poussait notamment en Crète une espèce que ses qualités de longueur, d'inflexibilité et de légèreté faisaient particulièrement rechercher. Certains auteurs attribuent à cette spécialité de la Crète une des causes de l'habileté de ses archers, qui, parmi les peuples de la Grèce, ont acquis le plus de réputation.

Les bas-reliefs, les statues, les médailles, les poteries que l'on a recueillis dans les fouilles pratiquées en Egypte, en Perse, en Grèce, en Italie ou ailleurs nous fournissent, en dehors des arcs mêmes qu'on a trouvés, des renseignements sur les formes qu'ils affectèrent dans ces différents pays.

Elles sont variées à l'infini et si l'on peut dire que les arcs orientaux modernes offrent des spécimens de ce qu'étaient ceux de l'antiquité, on doit pourtant convenir que certains types, rencontrés dans les mains des archers antiques, ne se retrouvent plus de nos jours chez aucun peuple. Tel, par exemple, l'arc à forme triangulaire des bas-reliefs assyriens (fig. 23).

On a admis généralement que les arcs employés par les Grecs et les Romains pouvaient se classer en deux catégories[5]. On a compris dans la première les arcs formés de deux branches jointes par une pièce droite qui en constituait la poignée, dans la seconde ceux qui, lorsqu'ils étaient détendus, avaient une forme circulaire. Pour tendre ces derniers il fallait les plier en arrière dans le sens inverse de leur courbe. On en a déduit la vraie signification de l'expression d'Homère palintonon, renversé en arrière, et Rich a cru reconnaître, non sans raison, la distinction des deux formes dont nous venons de parler, dans les épithètes de patulus et de sinuosus ou sinuatus, employées par quelques écrivains latins.

Fig. 23. — Arc triangulaire. Bas-relief de Nimroud. British Museum. Maspéro, Hist. de l'Orient.
Fig. 23. — Arc triangulaire.
Bas-relief de Nimroud.
British Museum. Maspéro, Hist. de l'Orient.
Fig. 24.— Archer scythe. Dict. Saglio.
Fig. 24.— Archer scythe.
Dict. Saglio.

On lira avec intérêt la discussion savante par laquelle le même auteur établit la forme de l'arc des Scythes en prouvant, à l'aide des figures recueillies sur différentes pierres et sur certains candélabres antiques, en même temps qu'avec le secours des textes d'Hérodote, de Strabon, d'Euripide, etc., que cet arc n'était pas circulaire, mais avait des sinuosités permettant de le comparer à peu près à un serpent ou à la lettre grecque sigma (fig. 24).

Partout, les dimensions des arcs antiques ont été aussi variées que leurs formes, suivant la force et la taille des hommes qui les employaient, l'usage auquel ils étaient destinés et enfin le goût de leurs propriétaires, mais il est à remarquer qu'elles ne semblent pas avoir jamais excédé celles de nos arcs modernes.