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L'Arc à la Chasse
Part 6 de 10

Les chasseurs à tir d'Angleterre, de France et en général des nations du Nord, l'employèrent donc plus longtemps que ceux de tout autre pays.

Cette préférence accordée à l'arc au détriment de l'arbalète était en somme assez explicable, et dans une foule de circonstances la supériorité de la première arme sur la seconde paraissait indéniable.

Peut-être l'arbalète portait-elle plus juste et plus loin, mais pour la chasse au bois, où cette dernière qualité était sans grande valeur, car on y tirait le gibier d'assez près, elle présentait le désavantage d'être encombrante et peu maniable dans le fourré ou le taillis où s'abritait le tireur; de plus, comme elle était longue et difficile à armer, celui-ci ne pouvait que rarement doubler son coup sur le même gibier.

Il n'est donc pas surprenant que l'arc ait prévalu longtemps pour la chasse des grands animaux et en particulier de ceux qu'il était important, au point de vue de la sécurité du tireur, d'atteindre de plusieurs traits successifs.

C'est ainsi que, pendant les croisades, des gentilshommes de Norvège tuaient des lions en les chargeant au galop de leurs chevaux et en les criblant de flèches avec leurs arcs, manoeuvre dont l'exécution eût été impossible avec des arbalètes[22].

De même, au XVIe siècle, les Suisses, pour chasser l'ours, se servaient souvent d'arcs, bien que, depuis longtemps déjà, ils employassent dans toute autre circonstance les armes plus nouvelles.

Malgré tout, l'arbalète, hâtons-nous de lui rendre cet hommage, compta, aux xv et XVIe siècles, parmi les chasseurs à tir que l'on rencontrait en France, de nombreux partisans, surtout lorsqu'elle fut assez perfectionnée pour envoyer des balles ou boulets, modification qui lui valut le nom d'arc à jalet.

Dans son poème intitulé le Plaisir des Champs, imprimé en 1563, Claude Gauchet, en racontant certaine chasse au merle, décrit minutieusement les opérations auxquelles devait se livrer le tireur pour se servir de cette arme.

Après avoir établi, de façon approximative, que l'arc fut employé à la chasse jusque vers le XVIIe siècle, il convient d'examiner maintenant de quelle manière on s'en servait pour cet usage.

Le chasseur armé de l'arc, comme de nos jours le chasseur armé du fusil, chassait, devant lui, en battue où à l'affût.

Ces différentes manières nous ont été décrites avec soin par les deux auteurs du XIVe siècle auxquels nous avons déjà fait allusion et qui sont les seuls dont on ait jusqu'ici, en France, conservé quelques préceptes d'archerie.

Eu égard à cette considération, on ne nous saura pas mauvais gré de donner une analyse succincte de cette partie de leurs ouvrages.