Pour « faire le buisson aux arcs » (fig. 34), ce qui consiste pour le chasseur à se poster et à attendre le passage des animaux que lui poussent des chiens courants ou des rabatteurs, « lorsque les bêtes viennent aux archers celuy à qui la beste viendra doit être en cette contenance : il doit mettre son arc le long de soi, placer la main qui tient la corde près du visage et avoir les épaules serrées contre son fût (fût de l'arbre contre lequel il est caché, d'où affût). »
Lorsque la bête avance, il doit allonger ses deux bras en même temps et commencer à tirer son arc doucement et « qu'il soit tout tiré avant que la bête soit arrivée devant lui ».
Son arc devra être « si aisé et si doux qu'il se puisse tenir entissé (tendu, armé) longuement et convoyer (accompagner, suivre) la bête tant qu'elle soit un peu outre luy, en asseyant sa main et en tenant son corps le plus droit et le plus serré possible contre son fût ». Enfin après avoir « tenu son arc un peu devant », c'est-à-dire après avoir visé un peu en avant et « essayé sa main, il doit laisser aller ».
L'auteur explique que l'arc du chasseur posté ou à l'affût doit être « aisé et doux » pour trois raisons. La première est que si l'arc n'est pas tel, le chasseur doit faire un effort pour le tendre, et dans ce cas il risque de s'écarter de son fût et d'être vu de la bête. La seconde raison est qu'un arc trop fort ne pourrait « garder longtemps l'entois (la tension) » et la troisième que dans ce cas aussi le chasseur ne pourrait « asseoir » ou assurer sa main droite avec assez de fermeté.
Les mêmes motifs lui font conseiller un arc faible pour « traire à aguet » (fig. 35), c'est-à-dire en guettant les animaux que l'on approche avec précaution en se cachant et en rampant jusqu'à eux : mais l'arc employé à cette chasse où l'on doit parfois tirer « à genoul » devra être en outre plus court[25].