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Les Compagnies d'Arc
Part 17 de 17

Les Chevaliers de l'arc de Paris portaient une croix émaillée comme celle de l'ordre militaire de Saint-Louis, avec un saint Sébastien en or, sur un fond d'émail bleu, d'un côté; de l'autre, un arc et une flèche en sautoir et des flèches au lieu de fleurs de lis : cette croix était suspendue à la boutonnière par un ruban pon-ceau liséré de blanc.

Leur uniforme était bleu galonné d'or, avec veste et culotte chamois, pour l'hiver. Pendant la durée de leurs exercices, qui commençaient le 1er mai et se terminaient à la Toussaint, ils portaient la veste et la culotte blanche[66].

Les membres de ce corps figuraient, dans toutes les cérémonies de la ville de Paris, armés du fusil, mais, pour rappeler la nature de leur exercice ordinaire, un officier portant un arc marchait à côté du porte-étendard.

Leur Hôtel était rue Saint-Maur, paroisse Sainte-Marguerite, et ils avaient loué un jardin « sur la droite du Marché aux chevaux du côté de la rue Poliveau[67] ».

Un des chevaliers de cette Compagnie, dont l'importance croissait de jour en jour, eut l'idée de publier un almanach qui parut sous le titre Les Muses Chevalières pour 1789 ; il contenait, entre autres choses, un appel à toutes les Compagnies de province, par lequel l'auteur, nommé Pelletier, les invitait à lui faire parvenir les portraits de leurs empereurs pour les publier dans une édition suivante. Par malheur cet almanach ne parut qu'une fois[68].

En effet, les Compagnies d'arc qui s'étaient maintenues ou reformées dans certaines régions continuaient à regagner la popularité que les Compagnies d'arquebusiers semblaient perdre au contraire de jour en jour, lorsque la Révolution vint brusquement mettre fin à l'existence des unes et des autres.

Par un décret du 13 juin 1790 (art. 4) l'Assemblée Législative prononçait leur dissolution, incorporait tous leurs membres dans la garde nationale, ordonnait la suppression des uniformes et insignes et le transfert des étendards « sous les voûtes des églises pour y demeurer consacrées à l'Union, à la Concorde et à la Paix[69] ».

Les décrets de juillet, septembre et octobre 1791 confirmèrent plus irrévocablement encore la suppression des anciennes Compagnies. Enfin, en avril 1793, la Convention ordonna que « les biens meubles et immeubles des ci-devant chevaliers » fussent vendus comme biens nationaux.

Le peu de propriétés possédées généralement par les Sociétés d'archers de province à cette époque rendit pour ceux-ci l'exécution du décret moins douloureuse qu'elle ne le fut pour les arquebusiers ; mais, lorsqu'au nom de l'égalité et, sans égards pour le passé de ces Compagnies, qui jadis avaient été précisément les premières barrières élevées contre la puissance féodale, on comprit au nombre des « emblèmes de la féodalité » condamnés à la destruction, leurs registres, leurs insignes, leurs médailles, leurs décorations et en général tout ce qui constituait pour eux les plus précieux souvenirs, le sacrifice fit éclater d'unanimes regrets.

Toutefois, les anciens Chevaliers incorporés dans la garde nationale s'y distinguèrent par leur patriotisme, et les Archives de l'Hôtel de Ville de Paris renferment entre autres un certificat de la Municipalité témoignant de sa satisfaction à reconnaître que « Messieurs de l'Arc de Montmartre ont fait le service avec tout le zèle et l'exactitude possibles.[70]»

Les confréries savoisiennes furent supprimées en 1793 et celles de Belgique dissoutes en 1794[71].


               Le Pape-Gay
               Ainsy ces enfans tour a tour
               vont imitant le Dieu d'Amour
               visant a cette tourterelle;

               Mais s'ilz sont aussy bons tireurs,
               qu'il s'entend a blesserles coeurs,
               elle en aura bientost dans l'aile.
Le Pape-Guay