Nous avons vu que chez toutes les nations de l'antiquité le tir à l'arc figurait au nombre des jeux.
Il n'y a pas lieu de se demander s'il en fut toujours de même en France car on peut affirmer, à coup sûr, que de la présence de l'arc entre les mains d'un peuple, comme arme de guerre ou de chasse, résulte nécessairement l'existence du jeu de l'arc chez ce même peuple.
L'entraînement préalable qu'a toujours exigé le maniement de cet instrument, pour l'un ou l'autre usage, rend vraisemblable l'opinion que, de tous temps et dans tous pays, les individus appelés à s'en servir aient dû, sous cette forme, s'y exercer constamment.
Les exercices que comportait la pratique du tir de l'arc étaient d'ailleurs, comme on a pu s'en rendre compte au cours des chapitres précédents, naturellement variés et consistaient soit à atteindre un but placé à des hauteurs ou à des distances quelconques, soit à envoyer un trait ayant le plus de pénétration possible, soit à lancer en très peu de temps un grand nombre de flèches.
Ce qui paraît moins nettement déterminé que l'ancienneté du jeu de l'arc en France, c'est l'origine des associations dites « Compagnies de Jeu d'Arc » dont la plupart ont prolongé leur existence bien au delà de l'époque où elles pouvaient avoir une utilité directe incontestable.
MM. Fouque[1], Janvier[2], et Delaunay[3] après beaucoup d'autres historiens, s'accordent à dire que ces institutions ont pris naissance dans des associations semi-militaires, semi-civiles, sortes de milices destinées à maintenir l'ordre aussi bien qu'à réprimer tous les brigandages qui menaçaient la sécurité publique.