L'arc constitue avec la flèche une arme de jet.
On distingue deux genres d'arcs : les arcs de main et les arcs de baliste (du mot grec ballein, lancer).
Les arcs de main, les seuls dont nous ayons à nous occuper, sont ainsi appelés parce que leur fonctionnement n'est dû qu'à l'action de la main seule. Cette désignation servait surtout autrefois à les distinguer de l'arbalète (arcus balista) en particulier, et, en général, de tous les arcs de baliste, engins de tailles et de formes variées dans la composition desquels entrait un arc, mais qui n'agissaient que mécaniquement à l'aide de crochets, de leviers, de cordages, de poulies ou de ressorts[3] .
Les arcs de main peuvent se classer en deux grandes catégories: les arcs simples ou primitifs, et les arcs composés ou orientaux; mais, hâtons-nous de le dire, cette classification n'est basée que sur des différences de forme ou de construction, car les modifications que la mode ou la nécessité a pu apporter dans les unes ou les autres n'ont, depuis l'homme primitif jusqu'à nous, rien changé au principe qui constitue le fonctionnement de l'arc.
La flèche, de son côté, n'a subi que des transformations provoquées par la force ou la dimension des arcs auxquels elle était destinée ou dépendant du goût et du degré de civilisation des peuples qui l'employaient.
Pour la clarté de ce que nous aurons à dire par la suite, il est nécessaire de donner, dès à présent, les noms des principales parties dont se composent l'arc et la flèche, quitte à revenir plus en détail sur ce sujet lorsque nous aurons à faire la description des arcs modernes.
L'arc se compose du corps, ou fût de l'arc, et de la corde.
Le corps de l'arc (fig. 1) se divise en trois parties principales: la poignée, à peu près placée en son milieu (A); la branche supérieure (B) et la branche inférieure (C), parties de l'arc qui se trouvent, la première au-dessus, la seconde au-dessous de la poignée.
Le dos de l'arc est la partie externe de l'arc quand il est tendu: la partie interne est celle qui fait face à la corde. On appelle, communément, coches les entailles ou crans pratiqués à l'extrémité de chacune des branches et qui sont destinés à retenir la corde qui les réunit (fig. 2).On donnait autrefois le nom de cornes aux points extrêmes des branches: et l'on appelait cornettes les morceaux de métal ou de corne qui y sont ordinairement ajustés et dans lesquels sont ménagées les coches.
La flèche peut également se diviser en trois parties principales (fig. 3): 1° le corps de la flèche, appelé fût, verge, hampe ou bois (A); 2° la tête (B); 3° le talon (C).
Le bois peut être uni, ou garni d'empennes (D), c'est-à-dire de barbes de plumes disposées dans certaines conditions et dont le but est de rendre le vol de la flèche moins vacillant et d'en tendre la trajectoire. La flèche est dite alors empennée ou ailée[4].
Les empennes, appelées aussi ailerons, sont en général au nombre de trois et toujours placées près du talon de la flèche. On a fait parfois des empennes avec des lanières de cuir ou des fragments de corne très mince.
La tête de la flèche peut affecter différentes formes, suivant l'usage auquel on la destine. Le plus habituellement elle représente une pointe.
La pointe est dite nue, lorsqu'elle n'est que l'extrémité aiguisée du bois. On la dit armée quand elle est formée par un objet dur quelconque ajusté au bois, tel qu'une pierre, un morceau de fer ou de corne.