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Les Compagnies d'Arc
Part 12 de 17

On sait qu'il y eut un grand nombre de maîtres flamands qui eurent la mission de peindre les membres de Ces corporations et de livrer le souvenir de leurs traits à la postérité.

Nous donnons ici la reproduction de la gravure[43] par Hulmer d'un tableau de Van der Elst, daté de 1653, qui se trouve au Louvre et représente les bourgmestres d'Amsterdam distribuant les prix du Jeu de l'arc (fig. 48)[44].

Les différents objets qui figurent entre les mains des personnages représentés dans ce tableau existent encore à l'Hôtel de Ville d'Amsterdam : ils donnent une idée de la valeur des prix que l'on se disputait jadis. La richesse des anciennes sociétés des Flandres et des Pays-Bas nous est encore révélée par une série d'ustensiles de toute nature, consistant en plaques et en colliers d'argent ou de vermeil (fig. 49), en brassards d'ivoire, palettes de marqueur, sceptres de rois de l'oiseau, étendards, etc., que l'on peut voir dans les musées de Belgique, de Hollande ou dans certaines collections d'amateurs ; d'autres sont encore en possession de quelques sociétés modernes.

Fig. 48. — Les Bourgmestres distribuant le Prix du jeu de l'arc. <br>Musée du Louvre. — Tableau de Van der Elst, gravé par Hulmer.
Fig. 48. — Les Bourgmestres distribuant le Prix du jeu de l'arc.
Musée du Louvre. — Tableau de Van der Elst, gravé par Hulmer.
Fig. 49. — Fragment du collier du roi de la Compagnie d'arc de Chimay. Reproduction d'une planche de l'ouvrage de M. Delaunay.
Fig. 49. — Fragment du collier du roi de la Compagnie d'arc de Chimay.
Reproduction d'une planche de l'ouvrage de M. Delaunay.

Le collier était l'insigne du Roi ou du Chef-homme, comme on disait aussi dans les provinces de Belgique et des Pays-Bas ; il restait la propriété de la société. Quelques compagnies de France avaient aussi des colliers ou le plus souvent des médailles. Dans le nord, dans les sociétés de village, le collier était remplacé par un ruban auquel était suspendu un oiseau, quelquefois en argent, mais d'ordinaire en plomb; une croix ou une médaille attachée à une écharpe mise en sautoir distinguait généralement le Roi dans les compagnies des autres provinces.

Fig. 50. — Jeton plomb. Collection des musées de Cluny et Carnavalet. D'apres Florange.
Fig. 50. — Jeton plomb.
Collection des musées de Cluny et Carnavalet.
D'apres Florange.
Fig. 51. — Jeton cuivre
Fig. 51. — Jeton cuivre.
Collection Florange.
Fig. 52. — Jeton cuivre. Musée Carnavalet. — D'après Florange.
Fig. 52. — Jeton cuivre.
Musée Carnavalet. — D'après Florange.

Certaines confréries de Saint-Sébastien possédaient un sceau ou cachet qui leur servait à sceller les convocations au tir qu'elles envoyaient aux sociétés voisines ou parfois les certificats qu'elles délivraient à leurs membres. Enfin, au XVIIIe siècle, les chevaliers de certaines régions devaient se munir d'un brevet délivré par le seigneur du lieu dans lequel ils résidaient. C'est à ce titre que l'abbesse de Montmartre octroyait aux chevaliers de l'arc de son bailliage, des brevets dont quelques personnes possèdent encore des exemplaires[45].

Fig. 53. — Jeton or, argent et cuivre d'archer-pistollier. Musée de Péronne et collection Florange. — D'après Florange.
Fig. 53. — Jeton or, argent et cuivre d'archer-pistollier.
Musée de Péronne et collection Florange. — D'après Florange.
Fig. 54. — Jeton argent d'une Compagnie d'arc de Lyon (XVIIIe siècle). Collection Poncet et Feuardent. — D'après Florange.
Fig. 54. — Jeton argent d'une Compagnie d'arc de Lyon (XVIIIe siècle).
Collection Poncet et Feuardent. — D'après Florange.
Fig. 55. — Jeton cuivre.<br>Collection Feuardent. — D'après Florange
Fig. 55. — Jeton cuivre.
Collection Feuardent. — D'après Florange

Dans un ouvrage récemment paru et intitulé Souvenirs numismatiques du Tir français avant 1789[46], M. Florange a reproduit tout les jetons, médailles ou croix ayant appartenu aux Compagnies françaises et qui ont échappé à la destruction. Les uns étaient distribués aux membres de chaque société, les autres étaient le prix du vainqueur dans les concours régionaux, ou le signe distinctif du roi de l'oiseau, les autres enfin étaient le complément de l'uniforme des chevaliers qui, à partir du 20 janvier 1734, durent par arrêté de M. de Pomponne porter la médaille.