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Les Compagnies d'Arc
Part 6 de 17

De plus, le côté militaire, et par conséquent utile, que présentait l'exercice pour lequel elles étaient formées leur faisait réserver, indépendamment d'autres privilèges dont nous parlerons plus tard, un droit de préséance sur toutes les autres corporations dans les assemblées et les réunions publiques.

Fig. 46. — Le Tir du Papagay. Encadrement de feulliet d'un livre d'heures du XVe siècle. <br> British Museum. — Communiqué par le colonel Walrond.
Fig. 46. — Le Tir du Papagay. Encadrement de feulliet d'un livre d'heures du XVe siècle.
British Museum. — Communiqué par le colonel Walrond.

Lorsque le postulant avait subi le stage nécessaire, il devait jurer de respecter et faire respecter les statuts fondamentaux et les règlements de la compagnie.

On faisait d'ordinaire prêter serment par le néophyte sur un arc muni de sa corde et d'une flèche : l'ensemble de ces trois objets représentait la Sainte Trinité, l'arc figurant le Père, la flèche le Fils, la corde le Saint-Esprit.

Voici comment un « dictiez du jeu de l'arcq et arbalestre »[22] du XVe siècle expliquait cette allégorie :

....Dieu, comme il semble, a voulu
Faire de l'arcq un notable exemplaire
Aux nobles cœurs ce records doibt complaire.
Figure à nous par l'arcq, sayette et corde
De Trinité qui l'univers régente.
Le fust de l'arcq au Père se concorde
Qui se ploya par grand miséricorde,
Du sainct cordon que l'Esprit représente
Et la sayette empennée et fort gente
Fust Dieu le fils qui son sang espandit
Quand blanc et broche le bersail attaindit....

L'admission au titre de chevalier était, en outre, précédée de mystérieuses épreuves d'ailleurs très anodines en comparaison de celles qu'on imposait jadis aux postulants dans l'Ordre des Templiers, et moins ridicules que les cérémonies auxquelles se soumettent encore de nos jours, dit-on, les néophytes de la Franc-Maçonnerie.

En tout cas, tous les règlements des compagnies d'arc contenaient un article qui excusera notre silence sur les formalités en question. 11 y était dit que « les archers qui auront révélé le secret du serment demeurent coupables de parjure devant Dieu et les hommes, et comme tels seront dégradés de la Compagnie et leur postérité déclarée indigne de porter l'arc. »